Rendez vous à l’hôtel-Dieu de Valognes,
rue de l’hôtel-Dieu,
mercredi 15 novembre à 18h00
Conférence de Benoît CANU,
« Les maisons sur porches de Normandie : un modèle d’urbanisme oublié ».
La Normandie ne conserve qu’un nombre infime de maisons « sur porches » ou « avant-soliers », modèle d’architecture et d’urbanisme qui connut au Moyen-âge un succès considérable. Les arcades de Carentan en offrent l’ensemble le plus remarquable : en surplomb d’un rez-de-chaussée à usage professionnel, l’étage (« solier ») prend appui sur des piliers bâtis sur le domaine public, qu’il dote ainsi d’un portique propice à l’étalage. Propres aux villes et aux bourgs, proches des halles, ces galeries conciliaient intérêts particuliers et collectifs. À l’encontre d’une idée reçue, l’espace public et ses usagers profitaient bien plus qu’ils souffraient de ces saillies, à la seule charge de riverains désireux de s’étendre. Requérant a minima l’accord des autorités, leur mise en oeuvre résultait moins d’opérations programmées, emblématiques des bastides du Sud-Ouest, que d’initiatives privées. Encore en vogue à l’époque classique, les porches disparurent progressivement, victimes des alignements et de l’uniformisation des villes. Mais si la plupart furent alors détruits, d’autres furent fermés, au détriment du domaine public. Ce type architectural connut toutefois de nouvelles déclinaisons à la Reconstruction, notamment à Valognes. Cette conférence, richement illustrée, analysera ce patrimoine méconnu et en pointera les vestiges dans le Cotentin et en Normandie.
Chercheur indépendant et médiateur culturel, Benoît Canu conduit, principalement dans le cadre de projets muséographiques, architecturaux ou urbanistiques de collectivités, des études concentrées sur l’évolution des milieux, des paysages et du patrimoine bâti, tant ruraux, littoraux qu’urbains ou industriels. Homme de terrain et d’archives, littéraire de formation, sa curiosité, son sens critique et son esprit de synthèse le poussent sur la piste de sujets et de sources variés, souvent originaux, qu’il aborde autant en historien qu’en géographe.