La Société d’archéologie et d’histoire de la Manche Section de Valognes
vous invite, en lien avec l’exposition
« Au gré des flots », présentée pour le mois du patrimoine écrit à la bibliothèque municipale de Valognes,
le mercredi 30 septembre 2015
Salle Paul Éluard, hôtel-Dieu, rue de l’hôtel-Dieu,
Valognes à 18 heures précises à une conférence intitulée
Hortus sanitatis : Liber IV, Tractatus de piscibus
par mesdames Catherine JACQUEMARD (professeur de latin à l’Université de Caen Normandie) et Brigitte GAUVIN (maître de conférences en langue et littérature latines à l’université de Caen Normandie)
Le Tractatus de piscibus (Traité sur les poissons) est un des huit traités qui composent l’Hortus sanitatis (Le Jardin de santé), œuvre majeure de la fin du XVe siècle, bien connue à la fois des bibliophiles et des historiens des sciences ou du livre. L’Hortus sanitatis est une œuvre originale, au croisement du beau livre et de l’encyclopédie. Il a connu, notamment grâce à ses illustrations, un grand succès de librairie que prouvent ses nombreuses rééditions et traductions entre 1491 et 1547. À la fois guide de santé et encyclopédie, il constitue le dernier maillon de la science médiévale et le premier livre imprimé de sciences naturelles. Le Tractatus de piscibus est un catalogue organisé selon l’ordre alphabétique qui répertorie une centaine d’espèces aquatiques et indique leurs usages thérapeutiques et diététiques. Il témoigne, parfois en les déformant, des savoirs que l’Antiquité et le Moyen Âge ont accumulés sur le monde animal. Son contenu paraîtra souvent étrange au lecteur d’aujourd’hui car il décrit des espèces bien identifiables, mais aussi des créatures sans réalité zoologique, héritées de la mythologie et de la Bible ou monstres « littéraires » tirés de sources mal comprises. Quelques décennies plus tard, une partie des connaissances que l’Hortus sanitatis a recensées tombe en désuétude, mais il a su ouvrir la voie aux grands traités de sciences naturelles du XVIe siècle. L’édition critique réalisée par Catherine Jacquemard, Brigitte Gauvin et Marie-Agnès LucasAvenel aux Presses universitaires de Caen s’est appuyée sur les exemplaires conservés dans les bibliothèques d’Épernay et de Valognes.