Mercredi 18 décembre 2019 : conférence "Lucien Goubert, photographe, dessinateur et peintre du
- Patrick Ledot
- 11 déc. 2019
- 3 min de lecture
La Société d’archéologie et d’histoire de la Manche
Section de Valognes
vous invite le
Mercredi 18 décembre 2019
Salle Paul Éluard, hôtel-Dieu, rue de l’hôtel-Dieu, Valognes
à 18h00 précises
à une conférence intitulée
Lucien Goubert, photographe, dessinateur
et peintre du terroir
par Jeannine BAVAY

Lucien Goubert (jeune)
Lucien Goubert est un peintre cotentinais qui a eu une certaine notoriété, puisqu’il exposait régulièrement et avait une importante clientèle locale, qu’il ne parvenait pas à satisfaire. À partir de 1925, il envoie régulièrement un tableau au Salon, à Paris, et jusqu’en 1943. Dans les années trente, il est surchargé de commandes. Son œuvre entre dans tous les foyers avec les calendriers du grand magasin cherbourgeois Ratti et les affiches de la foire exposition de Cherbourg. Pour couronner sa carrière, il reçoit la Légion d’honneur en 1938.
Oublié, il a été redécouvert à l’occasion des expositions organisées en 2014 pour célébrer le cinquantième anniversaire de son décès, expositions qui ont eu un très grand succès.
[endif]--Parti de la Hague – il est né en 1887 à Flamanville, et ce qu’il préférait était le milieu des marins-pêcheurs – il a vécu entre Cherbourg et Rauville-la-Bigot, ne dépassant guère Valognes et Saint-Sauveur-le-Vicomte, même s’il est allé quelquefois à Paris. C’est ce territoire qu’il a photographié, dessiné et peint, fixant un monde traditionnel et même déjà « rétro » pour cette période 1920-1960. Paysans au travail, scènes de marché, coiffes, vaisseliers, grande cheminée, il élimine tous les détails parasites – pas un seul poteau télégraphique, ni une bicyclette – et laisse un véritable témoignage de ce monde déjà en voie de disparition. Dès 1924, un critique relevait « la rare valeur documentaire » de ses intérieurs normands.

Il utilise toutes sortes de techniques, la photo lui sert d’aide-mémoire, mais le dessin offre aussi de véritables « instantanés » de paysages et de personnages. Il utilise aussi bien l’aquarelle que la gouache et l’huile, et même des eaux-fortes. Dans les comptes-rendus de ces expositions, les critiques le disent « excellent et fécond portraitiste ». On pense bien sûr au père François de Grosville et à la figure du Vieux Pêcheur sur les paquets de café, ainsi qu’à ses autoportraits.
J’ai pu utiliser le fonds des photos conservées aux Archives départementales-maison de l’histoire de la Manche et j’ai eu la chance de rencontrer sa belle-fille, aujourd’hui décédée, et son petit-fils Jacques Goubert qui m’ont permis de photographier des dessins et tableaux qui restaient en leur possession.
Pour terminer, je reprends la conclusion de Lucien Lepoittevin dans Le Viquet (n°92) : « Il possède et exerce un beau métier de peintre, authentique, avec le coup d’œil, la science du dessin, l’art de composer son sujet et de le mettre en couleur. Bref, il sait fabriquer un objet qu’on appelle le tableau, sans ratures ni surcharges. »

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Jeannine Bavay est professeur certifié d’histoire. Native de l’Allier, elle a été nommée dans la Manche en début de carrière ; elle est alors tombée amoureuse de son futur mari, Alain, et du Cotentin, qu’elle n’a plus quitté. Elle a fait toute sa carrière au collège Marcel Grillard de Bricquebec.

Jeannine Bavay
[endif]--Très investie dans la valorisation du patrimoine local, Jeannine Bavay est administratrice de la Société d’archéologie et d’histoire de la Manche, vice-présidente de la section de Valognes, membre des Amis du donjon de Bricquebec et des Antiquaires de Normandie. ![endif]--
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